The French traveller Jean Chardin (1643-1713), who spent several years living, working and travelling in Persia in the late 17th century, tells us of an anecdote concerning Kal ʿEnāyat (‘ ʿEnāyat the Bald’, d. 1608), one of the jesters at the court of the Persian king Shāh ʿAbbās I (r. 1588-1629).
In 1621 Shāh ʿAbbās issued an edict to ban an opium product which was causing widespread addiction. However, the ban had a disastrous effect, triggering both withdrawal problems and death. However, raising these concerns could lead to the death sentence and nobody dared speak to the king about the problems. Seeing the suffering this was causing, the jester used an indirect method to communicate these ‘adverse events’, by setting up a market stall selling burial shrouds within sight of the king’s seraglio. Gianni Izzo takes up the story:
Once the Shāh passed by the staged scene in his horse carriage, he was greeted by Kal ʿEnāyat who proclaimed in delight:
Your Majesty, since the moment you banned opium I have taken up this line of business so as to become rich, and this has been a great success. In a single day I make as much as I may expect to make in almost a year by flattering and joking at court and earning the wages of a parasite. May you and yours prosper. I will continue in this manner for as long as the law is in force.
It seems the king got the message and realised that addiction could not be cured simply by decree. Izzo’s comment is pertinent:
Here, we find the court jester erecting a vivid reminder of death across from a place where life is conceived.
And here, Chardin’s original telling in full:
Abas le Grand, apprenant le funeste effet que produisoit la décoction de pavot, défendit sur de sévères peines les cabarets où on la débitoit. Cette décoction, qui n’est que le suc de pavot cuit, réjouit fort sur le champ, rend gai et de bonne humeur; mais quand elle a fait son opération, on est plus morne et plus dé fait qu’auparavant; de sorte qu’à la longue, l’on en devient lâche, pesant et étourdi, et qu’enfin on en meurt . Mais cette drogue a ceci de funeste, que quand on s’y est accoutumé, on ne sauroit plus la quitter; et si l’on tâche de le faire, il y va de la vie. Bien des gens en mouroient par la défense du roi grand nombre languissoit, et tout le monde en étoit très fàché; mais le roi s’étoit déclaré, on couroit risque de la vie à lui représenter les fàcheuses suites de son édit, et personne n’osoit lui en parler. Kel anayet, voyant la peine que cela faisoit, se chargea de la commission, et dit que la première fois que le roi sortiroit, il le lui diroit nettement. Deux jours après, le roi allant à la chasse, Kel anayet s’en fut aussi tôt dresser, tout contre la porte du sérail par où le roi devoit rentrer, une boutique qu’il remplit de pièces de cette grosse toile dont on fait les suaires des morts. Il prit avec lui deux ou trois de ses gens, et ordonna à quatre ou cinq autres de venir à l’heure du retour du roi demander de la toile, et de contrefaire les gens bien empressés. Dès qu’il vit le roi approcher, il se mit à mesurer et à couper de la toile avec ses gens, criant à l’un Portez tant d’aunes chez un tel seigneur; à l’autre, vous, portez en tant chez tel autre. Quand le roi fut vis – à – vis , il se mit à crier encore plus fort, et comme si on l’eût bien tourmenté: Attendez, attendez, par le nom de Dieu, vous aurez tous de la toile tant qu’elle durera. Le roi ému de ce bruit, et fort étonné de voir une boutique à la porte du sérail, demanda tout indigné, en s’arrêtant, qui étoit si insolent de se venir planter là. Kel anayet se montre, l’aune à la main, avec sa mine bouffonne, qui fit fort rire le roi, qui lui dit : He quoi ! Es-tu devenu vendeur de toile? Est-ce pour cela que je ne t’ai vu de la semaine ? Sire, repartit sérieusement le bouffon, je ne suis plus homme de cour, je suis marchand de toile. Comment ! répondit le roi , est-ce quel que chose de plus lucratif que mon service? Ah ! sire, repartit l’autre, par le nom de Dieu, vous ne savez guère les nouvelles. Depuis que vous avez défendu le cocquenar (c’est ainsi qu’on appelle cette décoction de pavot), ces pauvres cocquenaires meurent à centaine , la toile à en sevelir est renchérie de moitié: j’en viens d’en voyer tant chez un tel seigneur; tant chez cet autre, qui sont tous morts (nommant de suite les gens éminens qui souffroient le plus de cette défense). Tant qu’on ne boira plus de cocquenar, je ne ferai point d’autre métier. La plaisanterie eut son effet, le roi connut qu’on ne pouvoit déshabituer le monde du breuvage du pavot; et il en permit les cabarets comme auparavant.
Source: Gianni Izzo, ‘Playing the fool: jesters of the Safavid and Zand courts’, Bulletin of the School of Oriental and African Studies (August 2023), p. 8; Jean Chardin, Voyages de monsieur le chevalier Chardin en Perse et autres lieux de l’orient, vol. 8 (Paris: Le Normant, Imprimeur-Libraire, 1811), pp. 125–7; and Engelbert Kaempfer, Willem Floor and Colette Ouahes trans., Exotic Attractions in Persia, 1684–1688: Travels & Observations (Washington, DC: Mage Publishers, 2018), p. 233.
Image credit: ‘Isfahan Bazaar’, Alfred Lord Weeks (1849-1903), public domain
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